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Nicole Pignier

Le Design et le Vivant
Cultures, agricultures et milieux paysagers

182 pages

ISBN : 9782753904484

Sciences humaines et sociales Information et Communication

Collection Communication et Design

Ecosémiotique et Design
Le design des activités humaines et leur lien au vivant
Food
Le Design et le Vivant

Sur quels desseins pratiques et éthiques se fondent les activités humaines qui façonnent nos milieux ? Quels en sont les effets concrets, existentiels sur les êtres vivants ? En quoi les activités humaines ont-elles à voir avec le design comme rencontre d’un dessin et d’un dessein ? En quoi le design questionne-t-il notre rapport à la Terre que nous habitons et qui nous habite ? Cet ouvrage interroge les choix éthiques qui nous amènent à designer le vivant, designer indifféremment au vivant, designer à rebours du vivant ou designer avec le vivant. Des choix qui se posent aujourd’hui à chaque habitant de la Terre et à chaque communauté. Partant d’une approche comparative entre le design permaculturel, les cultures paysannes et l’agriculture industrielle, Nicole Pignier questionne les liens entre cultures, agricultures, technologies. Dans une approche sémiotique des Sciences de l’Information et de la Communication, elle met en exergue les liens entre perception et éthique au sein des activités de design.

Depuis que les êtres humains existent, ils travaillent leur milieu dans un sens éco-techno- symbolique comme le dit le géographe et philosophe Augustin Berque.
« Eco », oikos en grec, signifie la maison, l’accueil. En tant qu’êtres vivants, les êtres humains agissent en conscience et leurs actes perceptifs sont ancrés dans un corps, une sensorialité en lien avec les autres êtres vivants et la biosphère à savoir cette couche de la planète qui accueille le vivant, la faune, la flore. « Techno », parce que l’être humain est inventeur d’outils, de techniques qui lui permettent de travailler son milieu et qui sont l’expression de savoirs, valeurs, savoir-faire, cultures. « Symboliques » parce que doué de langages, l’être humain peut se représenter l’absent, rêver, se rappeler, interpréter. C’est un être de sens, de signification en interrelation concrète avec un milieu donné, le sien, qu’il fait évoluer en sociétés.

Un cas d’école : les Liens entre cultures culturelles et cultures culturales.

Dans une interrelation très forte entre des milieux et des communautés, les êtres humains, percevant leur milieu, l’ont rêvé, travaillé, ajusté et ce dernier, réciproquement, les a inspirés, amenés à le faire évoluer. C’est ainsi qu’ont par exemple émergé les cultures en terrasse, les cultures en forêt, et plus proche de nous le bocage. Une diversité de façons de travailler la terre, de façonner les milieux ont vu le jour, avec des techniques créées ad hoc, par les artisans, paysans, jardiniers, selon leur ajustement à leur milieu. Des outils sur mesure exprimant et générant une manière de percevoir ce milieu spécifique, tissant étroitement cultures culturales et cultures culturelles.

Or, l’agriculture industrielle conventionnelle a coupé ce principe universel du lien éco-techno- symbolique entre les êtres humains et leur milieu, empêchant le paysan de cultiver, dessiner son païs, au sens culturel et cultural, l’amenant à appliquer des règles programmatiques. Ces dernières, dictées par les acteurs de la mondialisation tel Monsanto font abstraction du lien incarné, incorporé et en même temps symbolique, culturel que tout être vivant, tout paysan entretient avec son milieu. Ainsi, l’ « éco », notre maison, la terre/Terre devient un objet à régir, contraindre, exploiter par la sphère techno-symbolique de l’industrie agricole mondialisée. Une rupture avec le vivant qui puise sa source sans doute bien avant la mondialisation, les phases destructrices de l’agriculture mésopotamienne en sont un cas d’école. Cependant, cette dernière reste sans commune mesure avec l’étendue et l’intensité d’une vision unique qui tente de s’imposer partout dans le monde.

Cette vision hiérarchique entre le sujet humain et le reste du vivant réduit ce dernier, la biosphère, à des données à exploiter, mesurer, contrôler, contraindre, à des espaces à conquérir. L’agriculture conventionnelle industrielle exprime une pensée schématique de la mesure, un sujet moderne qui fait du vivant un objet. Amplifiée par les recyclages des inventions mécaniques et chimiques de la deuxième guerre mondiale, n’a-t- elle pas pris le parti de plier les paysans à ses règles, à son monde, ne respectant aucune autre manière d’être à la terre, aucune autre culture ?

Quelles avancées scientifiques ce livre apporte-t- il ? En quoi sont-elles en lien avec les enjeux sociétaux ?

Dans de nombreux endroits du monde, des individus, collectivités, communautés s’organisent pour innover, designer avec le vivant et pas contre, dans un lien éco-techno- symbolique entre paysans, habitants, païs, milieux, territoires. Tous tentent d’échapper à l’anesthésie. L’analyse des liens entre cultures culturales et cultures culturelles qui fondent leurs entreprises nous amène dans Le Design et le Vivant. Cultures, agricultures et milieux paysagers à avancer des propositions afin de redéfinir l’innovation ; différencier ce qui est mondial de ce qui est universel ; repenser le schème nature/culture.


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On en parle
 
Food

Evénement "Habiter/Être habité.e : quelles relations au vivant ? Mai 2019 organisé par la Cellule de Recherches Interdisciplinaire Ecole du Jardin Planétaire, la Faculté des Lettres et des sciences humaines avec le Centre International d'Art et du Paysage de Vassivière, le Cercle Gramsci, l'Ecole de la Terre
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Reporterre : Interview par Reporterre
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Interview par la radio Forum FM
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Interview par la revue papier Garden Lab, n° 6 Printemps 2019. [Être] Jardinier "Influences" P. 73.
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Article dans la revue papier Actualités Nouvelle-Aquitaine, Espace Mendès France. N°124. Avril/juin 2019, Architecture des rêves, partie "Recherche, culture, routes, saveurs", "Milieux anthropisés, paysages nourriciers". P. 13.
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Chapitre d'ouvrage "Quand le design coénonce avec le vivant"
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Annonce de la parution de l'ouvrage Le Design et le Vivant sur le site de zoopoétique de l'EHESS
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Rencontres
Parmi les rencontres de l'auteure avec le grand public

Juin 2019
Île d'Aix. "L'Ecole du Jardin Planétaire à Limoges : de la formation à la recherche". Conférence dans le cadre de l'inauguration de l'exposition "îles jardins îles paradis", un projet artistique qui relie art, écologie, anthropologie et poétique du vivant. Conceptrice du projet : Dominique Truco. Avec la participation des artistes Gilles Clément et Patrick Beaulieu. 29-30 juin 2019. Conférence invitée

Juin 2019
Burkina Faso, "Entre sens du vivant et vie du sens". Colloque international « CONSTRUIRE LE SENS, BÂTIR LES SOCIÉTÉS », Université Norbert Zongo, 3-4 juin 2019. Conférence invitée.

Mai 2019
Plateau de Millevaches, Eymoutiers, "Coénoncer avec le vivant, réhabiter la Terre". Conférence-échange entre Augustin Berque (mésologue, géographe, philosophe, directeur d’études à l’Ehess) et Nicole Pignier (Ecole du Jardin Planétaire, Directrice de Recherches à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Limoges, Journées Habiter/Être habité.e : quelles relations au vivant ? 16-18 mai 2019. Journées organisées par le Centre International d'Art et du Paysages de Vassivières, la Cellule de Recherches Interdisciplinaires de l'Ecole du Jardin Planétaire, le Cercle Gramsci, l'Ecole de la Terre, la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l'Université de Limoges.

Mai 2019
Irrésistible Fraternité, Limoges. "Des villes aux paysages paysans. Comment sortir de l'anesthésie ?" Conférence dans le cadre de l'inauguration de l'exposition "Les conscients" Reportage photographique sur des paysans par Nicolas Pissis dans le cadre d'une résidence d'artistes en Haute-Vienne proposée par l'association Les Polyculteurs. Exposition dans les locaux de l'association Irrésistible Fraternité. 3 mai 2019. Conférence invitée.

Avril 2019
Saint-Pierre de Frugie "Quels paysages nourriciers pour sortir de l'anesthésie ?", Journées rencontres ‘ Paysages de demain’ des 12 et 13 avril 2019 Parc naturel régional Périgord-Limousin, Saint-Pierre-de-Frugie (Dordogne, PNR Périgord-Limousin) Conférence invitée.

Mars 2019
Jardins de l'Evêché, Limoges, "Nos liens existentiels avec la biodiversité "Rendez-vous de la Biodiversité" 20 mars 2019, organisé par Agence Régionale de la Biodiversité Nouvelle-Aquitaine Conférence invitée.
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Juin 2018
« Ces paysages que les cultures locales transforment à but nourricier », colloque Génie naturel ! Génie humain ? Rencontres autour de Gilles Clément. Cycle l’Homme et la Nature, Abbaye de Royaumont, Asnières-sur-Oise. Conférence invitée. 29-30 juin 2018.
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Mai 2018
« Design des milieux paysagers : quels liens au Vivant ? », Colloque « Art et protection de la nature », Centre international d'art et du paysage, Île de Vassivière (87) en partenariat avec UMR GEOLAB, l’ENSA Limoges, Université Bordeaux-Montaigne. Conférence invitée. 3-5 mai 2018.
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Avril 2018
« Quels liens au vivant dans nos sociétés contemporaines ? », Festival Terre et Lettres, La Rochelle. Conférence de vulgarisation scientifique. Conférence invitée.
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Décembre 2018
« Se nourrir, quels liens au vivant ? », Cercle GRAMSCI, Limoges. Conférence invitée.
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L'auteure

Nicole PIGNIER est Professeur des Universités à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l’Université de Limoges. Membre de l’Université Européenne des Métiers, des Arts et du Paysage, elle a en charge la mise en place d’une Cellule de Recherches Interdisciplinaires « Cultures Locales et milieux paysagers » au sein de l’Ecole du Jardin Planétaire en création en Nouvelle Aquitaine, parrainée par le paysagiste Gilles CLEMENT. Membre du Comité Scientifique Régional Biodiversité et Services Ecosystémiques de la Région Nouvelle Aquitaine (projet Ecobiose), elle est également responsable d’une formation universitaire multipartenariale sur le design des milieux anthropisés.

Travaillant à l’articulation entre Sciences, Technologies et Sociétés, Nicole PIGNIER est membre du Centre de Recherches Sémiotiques. Ses travaux sur la coénonciation du vivant fondent une éco-sémiotique apte à interroger les liens entre éthique, perception, design. Elle co-dirige avec Benoît Drouillat la revue scientifique Interfaces Numériques qu’elle a créée en 2012. Auteure de plusieurs ouvrages sur le design numérique, elle a également coordonné de nombreux numéros de revues.

Elle a ouvert, à la demande des éditions Connaissances et Savoirs, une nouvelle collection en Sciences Humaines intitulée
« Communication et Design ».

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